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Stage EIL en Bac STAV Production

Une semaine de stage riche en rencontres

Du 11 au 15 octobre 2021, les apprenants en première année de Bac STAV Production ont rencontré plusieurs acteurs agricoles du territoire picard dans le cadre de leur semaine de stage collectif  » Espace Initiative Locale  » (EIL). Par groupe, ils ont ensuite travaillé sur la restitution de ces visites, voici une partie de leur travail…

Historique et partenaires

SCL O’LAIT est une entreprise qui est composée de 10 associés dont 7 producteurs laitiers en CUMA intégrale. Parmi les associés, 2 sont à temps plein sur les vaches laitières, 5 sur les cultures et il y a également 1 apprenti. L’entreprise se situe Hautvillers-Ouville.

La SCL a été créé en 1991 avec 100 vaches laitières, puis :

• en 1992 : création du GAEC O’LAIT ;

• en 1996 et 1997 : la ferme est mise aux normes, ils agrandissent les bâtiments (passage en logettes) ;

• en 2003 : Pierre Lévêque s’installe suite au décès du responsable du troupeau ;

• de 2003-2005 : agrandissement du bâtiment pour passer de 100 à 200 vaches ;

• en 2007 : mise en place de 3 robots pour 180 vaches ;

• en 2016 : construction d’un nouveau bâtiment de vaches laitières avec 2 robots supplémentaires.

Les associés sont tous spécialisés dans un domaine particulier ce qui confère à l’exploitation une force de compétence. L’exploitation travaille avec différents partenaires : Gènes diffusion, Charal, Terreos, Lact’Union, Noriap.

Une ferme à la pointe de la technologie

L’exploitation compte 300 vaches laitières dont 250 toujours en lactation. Les vaches les plus fragiles et les privilégiées sont sur paille
avec un accès libre au robot. Les autres vaches en lactation sont sur béton / logettes (eau). De la sciure de bois est appliquée sur les
logettes pour le confort, la propreté des vaches et pour éviter au maximum les infections du lait (mammites). Les génisses sont élevées
sur paille et vont quelques temps en logettes avant le vêlage pour une meilleure adaptation. Leur vêlage est prévu à 24 mois.

La SCL O’LAIT est fortement développée dans les technologies agricoles au niveau de l’élevage. La traite des vaches est réalisée grâce à 5 robots de traite DELAVAL. Le fourrage est repoussé tout au long de la journée grâce à un robot. Un aspirateur à lisier passe à des heures précises dans le bâtiment pour la propreté, le confort, et pour assurer la bonne santé des sabots. Des ventilateurs sont installés dans les bâtiments pour le confort des vaches et pour éviter une baisse de production lors de grosses chaleurs.

Repousse fourrage
Aspirateur à lisier
Ventilateur

Un pareur intervient tous les mois et demi. Chaque vache est parée au moins deux fois dans l’année. Les génisses sont aussi équipées de colliers de détection de chaleur (accéléromètre). Le DAL (distributeur automatique de lait) pour les veaux de premier âge. L’exploitation est équipée du Herd Navigator. Grâce a une analyse précise du lait, ce système détermine :
– avec le taux de progestérone le moment le plus adapté pour l’insémination de chaque vache, les éventuelles mortalités embryonnaires et les anœstrus persistants ;
– avec le BHB, si la vache est en cétose ou non ;
– avec les cellules et la conductivité, si la vache a une mammite ou non.

Parage d'une vache
HERD NAVIGATOR

Ces outils sont d’une grande aide et apportent du confort à l’éleveur. Cependant, l’oeil de l’éleveur est toujours essentiel pour un bon fonctionnement de l’exploitation.

La SCL O’LAIT fait partie de la charte gènes diffusion. 75% des génisses sont porteuses d’embryons. Les meilleures génisses sont inséminées en semence sexée. Ce système permet une progression plus rapide de la génétique du troupeau. Les meilleures vaches sont collectées. Les bonnes vaches sont inséminées avec des taureaux de valeur génétique élevée et les vaches moins intéressantes sont inséminées en croisé.

Les bas champs sont valorisés grâce aux animaux croisés (génisses et boeufs) qui y pâturent. Ils ont des contrats avec CHARAL (herbopack) qui les y obligent.

Chaque vache est traite environ 2,5 fois par jour et produit en moyenne 32,8 kg de lait. Leur ration est principalement constituée d’ensilage de maïs, d’herbe, de pulpes surpressées, de tourteaux de colza et de soja, et de quelques compléments. Ce système nécessite un très bon suivi permanent pour des résultats optimaux, en 2020 : 2 IA / animal en moyenne et un IVV de 375 jours.

Un grand merci à Pierre et Martin Lévêque de nous avoir accueilli chaleureusement chez eux et de nous avoir présenté le fonctionnement de leur exploitation !

Marine, Eloïse, Julien, Daniel

L’exploitation familiale Vicart est basée sur une agriculture biologique depuis 2012. Celle-ci est située à Cramont dans la Somme. Elle a une surface agricole utilisée de 200 ha, avec 4 associés, 2 salariés à temps plein et environ une quinzaine de saisonniers. Un atelier de transformation est présent sur le site, la Boulangerie depuis début 2020.

• La transition du conventionnelle au bio est un événement marquant de l’histoire de la ferme en 2012, les facteurs de ce changement important sont la destruction des sols et de la biodiversité ainsi que les problèmes de santé s’y ajoutant.
• En 2015, c’est le début des cultures de carottes, betteraves, pomme de terres de plein champs.
• L’atelier bovins allaitants est créé en 2016. Depuis l’intégration de la luzerne dans la rotation celle-ci trouve un réel objectif de valeur ajoutée dans l’atelier allaitant. Ce dernier est totalement autonome dans l’alimentation fourragère, autrement dit aucun achat extérieur n’est réalisé pour alimenter le troupeau, tout est produit sur la ferme.
• L’oignon en plein champs est introduit en 2017 mais cet essai est non concluant, le manque d’irrigation pénalise le rendement. Ils ont donc arrêté la culture.
• Hugo, le fils de Xavier (gérant de la production végétale) s’installe en 2019, il marche dans les traces de son père et se forme régulièrement pour enrichir ses connaissances et ses compétences.

• Le dernier événement marquant est l’installation du 2e fils, Raphaël, qui développe l’atelier de transformation du blé tendre en farine jusqu’à la fabrication de différents pains et gâteaux qui alimentent la boulangerie de la ferme familiale.

Les cultures présentes sur l’exploitation sont les céréales, le blé, le triticale, la pomme de terre, les betteraves rouges et les carottes. Ils cultivent principalement sur un sol limon-argileux et sur les biefs à cailloux ils les valorisent en pâturages et en fourrage. Les céréales sont livrées en majorité chez Noriap. Leurs légumes partent en vente chez des grossistes et les carottes sont stockées chez un voisin a environ 10 km de chez eux. Les pommes de terre et les betteraves rouges sont stockées dans leurs bâtiments. L’hiver les pommes de terre sont triées et conditionnées.

Les agriculteurs ont fait le choix de mettre de la luzerne sur leurs terres pour différentes raisons :
• D’abord elle concurrence les adventices en les « étouffant », et sert donc de désherbant naturel.
• Ensuite après une coupe, la repousse est rapide donc la culture est plus rentable du a son nombre de coupes possibles sur une saison, entre 3 et 4 par an.
• Pour finir ils valorisent cette culture pour leur élevage de bovins allaitant.

La rotation de cette exploitation évolue sur 7 années :
– Sur les terres en limon-argileux, on commence par une culture de céréales, puis une culture de légume de plein champs et enfin de la luzerne pendant 2 à 3 ans.
– Dans les biefs à cailloux on favorise majoritairement le pâturage.

Le désherbage peut être fait de plusieurs façons possibles en fonction du besoin sur la parcelle :
– Le désherbage manuel, il faut 80h/ha si les conditions sont favorables, mais si celles-ci sont défavorables il faudra compter minimum 200h/ha. La main d’œuvre est difficile à trouver : le travail est long et difficile. Pour ce travail la main d’œuvre doit être nombreuse, 15 saisonniers sont nécessaires tous les ans.
– Le désherbage thermique, consiste à éliminer les adventices grâce à une chaleur très forte grâce à un désherbeur thermique.
– Le désherbage mécanique, réalisé grâce à une herse étrille, et une houe rotative, avec des passages réguliers

La houe rotative
L'arracheuse à carottes

• La pulvérisation est tout de même pratiquée mais sans produit phyto sanitaire. Ils pulvérisent des produits naturels ; ils ont recours à la Biodynamie Ils fabriquent eux même leurs produits à base de décoction et macérât de différentes plantes.
• Le fumier sortit de l’atelier des bovins allaitants sert à l’épandage dans leurs champs.
• La récolte est effectuée par leurs soins grâce à une moissonneuse batteuse pour les céréales, une arracheuse (servant pour les pomme de terres et les betteraves rouges), une arracheuse à carottes ; l’arrachage est long car elle arrache un seul rang à la fois (environ 1ha/jour).

Le matériel est principalement en propriété et ils ont recours à un petit peu de matériels en Cuma ; mais ils préfèrent avoir leurs propres matériels car dans ce fonctionnement le matériel n’est pas toujours disponible au moment venu. Leurs projets à plus long terme seraient la construction d’un nouveau bâtiment de stockage sur l’exploitation et la diversification des cultures : l’oignon. Le matériel pour cette production est déjà présent, et l’investissement dans le système d’irrigation évitera de renouveler la mauvaise expérience vécue en 2017. Leurs objectifs sont de garder une ferme autonome, de continuer leurs productions biologiques et de trouver un apprenti qui sera capable de remplacer Xavier partant bientôt en retraite et souhaitant former un jeune qui continuera le travail déjà commencé tout en respectant les valeurs familiales de l’entreprise.

Pour conclure, dans ce type de système, il faut beaucoup observer et réfléchir sur les choix qui impactent le système. Des connaissances en agronomie, zootechnie et biodynamie sont indispensables d’où les formations régulières des salariés. Ce système nécessite une réflexion permanente.

Anne-So, Céleste, Fanny, Shana